Depuis de nombreuses années maintenant, les demandes de thérapies complémentaires sont en constante augmentation, tous secteurs confondus. Il y a douze ans, à l’hôpital parisien de la Pitié-Salpêtrière, une étude menée de janvier à mars 2010 conduite par le Dr. Manuel Rodrigues sur 850 adultes atteints d’une tumeur solide ou d’une hémopathie avait déjà laissé apparaître que 60 % des patients recouraient aux Médecines Alternatives et Complémentaires (M.A.C.), en anglais CAM (Complementary Alternative Medicine), notamment à l’homéopathie (33 %), à la prise d’acides gras oméga-3 (28 %), à des probiotiques (23 %), à des régimes alimentaires alternatifs (22 %) ou encore à la consommation de vitamine C ou de thé vert.
C’est notamment pour ces raisons que la médecine intégrative fait l’objet depuis plusieurs décennies maintenant du plus grand intérêt. Apparu dans les années 90 sur le continent nord-américain, le terme de médecine intégrative (de l’anglais integrative medicine) fait référence à l’usage simultané de la médecine conventionnelle et des médecines alternatives – encore nommées complémentaires ou non conventionnelles – dans la prise en charge des patients. Parmi les pionniers en la matière, on compte notamment le Center for Mindfullness créé par le Dr. Jon Kabat-Zinn, ainsi que le Duke Center for Integrative Medicine. Sur les pages de son site, ce dernier présente la médecine intégrative en ces termes :
La médecine intégrative évite la fausse dichotomie entre médecine conventionnelle et médecine complémentaire. Les nouvelles thérapies sont sélectionnées sur la base de leur innocuité et de leur efficacité scientifiquement prouvées, quelle que soit leur origine. Le résultat est une gamme de services destinés à s’attaquer aux dynamiques complexes qui contribuent à votre santé. Souvent, l’état physique est symptomatique de facteurs mentaux, émotionnels, sociaux, spirituels ou environnementaux que seul un plan de santé complet et personnalisé peut résoudre.
Au cœur de la médecine intégrative se trouve le concept de partenariat entre le patient et le professionnel de la santé. Avec une préférence pour les thérapies les moins invasives et les plus naturelles, toute la gamme des sciences de la guérison est mise à contribution pour renforcer votre réponse de guérison innée par des médecins et des prestataires formés en médecine conventionnelle et intégrative. Lorsque vous aurez retrouvé votre santé et votre vitalité, nous vous aiderons à maintenir votre bien-être et à prévenir l’apparition ou la récurrence de la maladie.
Ces quelques lignes font montre de l’intérêt fondamental d’envisager la santé humaine sous un angle élargi, sous un aspect holistique corps-esprit, notamment par une plus grande considération de la dimension psychologique et spirituelle de l’être, par la compréhension du rôle prépondérant du patient dans le processus de prise en charge active de sa guérison afin de ne plus être un simple spectateur passif de sa maladie, par la prise de conscience du rôle fondamental de la prévention comme premier pilier de notre santé.
Alors que le XXe siècle a eu tendance à envisager les techniques de soin sur un modèle unique ou quasi unique, le XXIe siècle s’ouvre sur celui de l’individualisation des soins par la pluridisciplinarité et la complémentarité des médecines. C’est en mutualisant nos compétences respectives que nous parviendrons à potentialiser l’efficacité des traitements, notamment en remettant l’humain au centre de nos priorités dans une considération globale de ses dimensions physiologiques, psychologiques, énergétiques et spirituelles.
La médecine intégrative est, selon nous, la vision moderne de la médecine qui, tout en faisant retour à ses fondamentaux (humanisme ; vision holistique corps-esprit de l’homme, de la maladie et de ses traitements ; rôle prépondérant de la prévention à travers le contrôle de l’hygiène de vie, etc.), saurait également tirer le meilleur parti de son arsenal technologique de pointe. La médecine conventionnelle est une merveilleuse médecine d’urgence. Elle est toutefois beaucoup plus dépourvue en terme de prise en charge (diagnostic des causes profondes et traitement) des maladies chroniques, lesquelles représentent aujourd’hui près de la moitié des raisons de consultations, et la première cause de mortalité (60%). Les médecines ancestrales, comme c’est le cas de la médecine chinoise ou de la médecine ayurvédique indienne sont, quant à elles, des systèmes de soins multimillénaires qui, de par leurs éléments de diagnostic propres, permettent une meilleure compréhension des racines du mal, et donc une meilleure prise en charge globale du terrain du malade. Il importe donc de faire évoluer le système de soin actuel en tenant compte de ses forces et de ses faiblesses, et cela peut passer par une plus grande écoute réciproque des différents acteurs en question, et une optimisation de la mise en commun des compétences afin de créer une nouvelle force de soin.
Aujourd’hui, 44 instituts et facultés de médecine nord-américaines (USA, Canada), dont notamment les très prestigieuses Harvard Medical School, les universités de Stanford, Yale, John Hopkins et la Mayo Clinic se sont fédérées au sein du Academic Consortium for Integrative Medicine and Health (Consortium Académique en Médecine Intégrative et Santé) dans le but d’intégrer les techniques de soins issues des médecines complémentaires aux techniques classiques.
Plus près de nous, plusieurs centres européens importants dont le plus grand centre médical universitaire d’Allemagne, le Charité University Medical Center de
Berlin et l’Institut Karolinska de Stockholm possèdent des services entiers de médecine intégrative. Au Royaume Uni, des centres hospitaliers comme le Royal London Hospital for Integrated Medicine s’inscrivent désormais en droite ligne dans cette approche innovante des soins. Un service spécifiquement dédié à l’oncologie intégrée (Integrated Cancer Care Service) est notamment dirigé par le Dr. Sosie Kassab.
Des centaines d’études scientifiques récentes sont aujourd’hui publiées démontrant, d’une part, la réelle demande et l’intérêt majeur porté par les malades aux approches issues de thérapies intégrées (40% à 50% des patients atteints de cancer utilisent des thérapies intégrées dans les pays développés) et, d’autre part, l’efficacité considérablement accrue des traitements. Une méta-analyse regroupant un total de 2.964 rapports impliquant 253.434 patients cancéreux a révélé que l’intégration de la médecine chinoise aux traitement conventionnels améliorait de :
Au Stanford’s Center for Integrative Medicine de l’Université de Stanford (USA), les résultats des recherches réalisées entre 1999 et 2002 par le Dr. David Spiegel et son équipe invitent à une profonde réflexion quant à l’intérêt majeur de développement systématique de programmes de soins intégrés dans nos structures hospitalières. Dans cette étude, 11.568 patients se sont vu proposer des programmes de soins complémentaires (massage thérapeutique, yoga et qigong) en plus des traitements classiques. Ainsi, les malades ayant suivi le programme de qigong laissent apparaître :
En outre, les personnes ayant répondu à un questionnaire de satisfaction sur des sujets allant des effets secondaires de la chimiothérapie à l’adaptation et au stress disaient être satisfaites à 8,8/10 (sur une échelle de Likert allant de 0 (pas du tout satisfait) à 10 (extrêmement satisfait). 79% des patients venus pour la première fois aux cours ont déclaré qu’ils recommanderaient le cours à quelqu’un d’autre ; 93% ont déclaré se sentir mieux après les cours ; 83% des patients ayant assisté à un seul premier cours et 96% des patients ayant suivi plusieurs cours ont déclaré qu’ils avaient l’intention de revenir pour d’autres cours.
Bien que de nombreuses avancées ont été réalisées en France ces dernières années en terme de collaboration entre les différents acteurs de soins, ces initiatives ne demeurent encore que des épiphénomènes qui sont loin de s’inscrire dans le cadre d’une véritable politique de santé validée au plus haut sommet de l’état. Nos services hospitaliers de pointe et de grande qualité doivent emboiter le pas aux centres hospitaliers de médecine intégrative de nos amis anglosaxons. Il n’appartient qu’à nous de marcher dans des pas déjà tout tracés, et de nous inspirer, pour le bien commun, de près de trente années d’expérience en la matière. Toute collaboration sérieuse est envisageable, toute collaboration innovante est parfaitement réalisable, dès maintenant. Nous y sommes prêts !
Le peuple chinois a pris la mesure de cette maladie depuis de nombreux siècles tant du point de vue de sa diversité que dans leur manière d’en expliquer la genèse. De là est née une stratégie thérapeutique qui prend plus largement en compte les désordres physiologiques consécutifs aux désordres énergétiques et psychologiques, d’où la logique des traitements en acupuncture, en pharmacopée, en diététique et en qigong, tous fondés sur les mêmes déductions de désordres spécifiques encadrant la maladie, identifiables par la clinique par le biais de la symptomatologie, mais aussi de la prise spécifique du pouls chinois ou encore de l’observation de la langue, etc. C’est aussi là tout le travail des équipes accompagnantes qui œuvrent dans les centres de cancérologie, au sein de La Ligue contre la Cancer et de l’Institut National contre le cancer (INca).
Répondant plus que jamais à l’ensemble des problématiques physiques, énergétiques et psychiques de cette maladie, le Nouveau Qigong de Guōlín, de loin reconnu comme la méthode la plus spécifique, apparaît comme une voie plus que respectable ayant fait ses preuves dans le temps et sur le nombre en matière de réduction des désordres métaboliques impliqués dans le cancer.
Il est temps de passer aujourd’hui à un plus haut degré de collaboration entre Orient et Occident. Nous le répétons encore une fois, nous y sommes prêts ! Il est temps d’en finir avec la vielle pensée moribonde qui oppose les genres et séparent les hommes. Avec Isaac Newton, nous affirmons que nous avons érigé trop de murs et pas assez construit de ponts et de passerelles entre humains poursuivant les mêmes buts, ceux de contribuer à soulager la souffrance de nos frères et soeurs en humanité.
L’histoire nous apprend que toute civilisation naît, se développe, atteint son apogée avant de décliner et mourir. Notre vieille civilisation matérialiste et ultra consumériste vacille et vit ces dernières heures. Le vieux monde de la pensée unique et unilatérale a fait long feu et doit laisser désormais place à une pensée bienveillante, responsable et coopérante, seule garante de la survie de notre espèce. Nous devons désormais consacrer toute notre énergie à bâtir un monde nouveau. C’est possible, et nous y sommes prêts !